LE SEXE ET L’EFFROI – Pascal Quignard

L'EROTISME, GEORGES BATAILLE "La convulsion de la chair, au delà du consentement, demande le silence, elle demande l'absence de l'esprit. Le mouvement charnel est singulièrement étranger à la vie humaine: il se déchaine en dehors d'elle, à la condition qu'elle se taise, à la condition qu'elle s'absente. Celui qui s'abandonne à ce mouvement n'est plus humain, c'est à la manière des bêtes, une aveugle violence qui se réduit au déchainement, qui jouit d'être aveugle, et d'avoir oublié."

GILLES BERQUET 'Une photographie en noir et blanc. Une mise en scène épurée, sobre, sans dramatisation. Une photographie comme un hommage personnel à l’une des plus grandes femmes artistes du XXème siècle, Frida Kahlo. Gilles Berquet a rassemblé trois points de la vie et de la personnalité de l’artiste mexicaine : son handicap, sa sensualité et sa liberté, en tant que femme et en tant que créatrice. Le modèle est nu, assise sur un tabouret sans confort, son corps est tourné vers l’arrière, elle n’affronte pas le regardeur. Un paradoxe puisque Kahlo n’a eu de cesse de s’auto-représenter, de face, affrontant èrement le regard et les jugements des autres. L’image entre d’abord en résonance avec son Autorretrato Con Pelo Cortado (1940) où, seule au milieu d’une pièce vide, elle trône assise sur une chaise en bois. Une paire de ciseaux à la main, elle vient de couper sa longue chevelure noire. Sur le sol, les mèches, comme les ruines d’une vie ancienne. Les cheveux coupés, Kahlo met en avant son caractère masculin, fort et er. La féminité subsiste comme l’attestent la boucle d’oreille et les chaussures à talons. Elle brave là l’autorité patriarcale et s’impose au monde d’une manière forte et radicale. Avec subtilité, Gilles Berquet s’approprie la composition de Kahlo, tout en la modelant avec les autres chapitres de sa vie. '

THE NAKED LUNCH 'Et pourquoi la perte d’un chat ne serait-elle pas aussi poignante et déchirante que n’importe quelle disparition? Les petites morts sont les plus tristes, tristes comme la mort des singes'